Inventaire du patrimoine architectural et urbain des Sultanats des Comores
En 2008, le Collectif du patrimoine des Comores a lancé un projet d’inventaire du
patrimoine architectural et urbain des Sultanats des Comores, avec l’appui technique
et financier du Centre du patrimoine mondial dans le cadre de la Convention France-
UNESCO.
Les Comores ont inscrit les Sultanats historiques sur leur Liste indicative du
Patrimoine mondial en 2007 , démarche pralable nécessaire à tout processus
d’inscription sur la Liste du Patrimoine mondial de l’UNESCO, en attendant le dépot
du dossier qui a été déposé en janvier 2025.
Afin de mieux connaitre et sauvegarder le patrimoine architectural, urbain et
paysager des Comores, un recueil de relevés a été élaboré. Ce repérage avait pour
objectif de créer une base documentaire, afin de constituer un corpus de documents
graphiques utiles à la connaissance et aux projets de sauvegarde, ainsi qu’à la mise
en œuvre d’outils de planification et d’aménagement du territoire.
Ce travail fut réalisé par l’Ecole Nationale Supérieure d’Architecture et du Paysage
de Lille (ENSAPL) sous la direction de Suzanne Hirschi, architecte et enseignante à
l’ENSAPL et de Chéhrazade Nafa, architecte et urbaniste, spécialiste du patrimoine,
et avec l’appui du Collectif du Patrimoine des Comores. Des appuis logistiques et
financiers ont pu notamment être obtenus localement auprès de l’Etat comorien, et
sur le plan international grâce aux contributions de l’UNESCO, Centre du patrimoine
mondial dans le cadre de la Convention France-UNESCO avec l’appui du Ministère
de la culture français.
Le repérage a été effectué sur neuf sites répartis sur les trois îles de l’Union des
Comores. La mission principale d’inventaire s’est déroulée en mai 2008 et a permis
à un groupe d’étudiants de l’ENSAPL et de l’Université des Comores de faire un
recensement exhaustif du patrimoine sur six sites : Moroni, Iconi, Itsandra, Ndruwani
et Domoni, identifiés par l’Union des Comores comme représentatifs des Sultanats
historiques des Comores. A partir de 2011, quatre missions individuelles ont exploré
trois sites supplémentaires : Bambao, Ntsudjini et Fomboni.
Au total, 238 éléments ont été répertoriés, regroupés par entités géographiques, par
îles et villes. Le recueil est constitué de différentes fiches regroupées par villes. Pour
chaque ville, une première fiche générale de présentation associe une illustration
d’ensemble et un court texte de présentation. Des cartes, générées à partir de
photos aériennes anciennes retrouvées dans les archives présentent le relevé de la
ville historique avec une localisation de tous les éléments patrimoniaux repérés et
relevés dans ce périmètre. Enfin, s’ensuit une série de fiches « repérage », « relevé
urbain » ou « relevé architectural » qui présentent tous les éléments recensés
rassemblés par typologie (places, palais, maisons, mosquées etc.). Les éléments
relevés ont fait l’objet d’une analyse de l’intérieur et de l’extérieur et ont été restitués
sous forme de plans et d’élévation. Chacune de ces fiches renseignent également la
dénomination du bien, la localisation et fournit des relevés photographiques.
Ce travail de relevés devra être enrichi par une recherche complémentaire sur les
sources et archives afin de préciser le contexte historique. A terme, ce travail de
documentation pourra servir pour la préparation d’une proposition d’inscription sur la
Liste du patrimoine mondial et l’établissement d’outils de gestion du territoire et de
développement urbain.