Accord de partenariat avec l’UNESCO pour la « Réhabilitation et valorisation du Palais Royal de l’Ujumbé »
L’Ujumbé, un Palais royal
L'Ujumbe de Mutsamudu, situé au cœur de la Médina de la ville de Mutsamudu, à Anjouan, Union des Comores, est un édifice caractéristique des palais de l'île d'Anjouan, que l'on peut classer dans l'architecture de type swahilie.
L’ensemble de la construction revêt un aspect massif et très austère, caractéristique de l’architecture de l’archipel des Comores. L’édifice tel qu’on peut le voir aujourd’hui date du début du XXème siècle mais la construction originelle remonte au XVIéme siècle et a connu plusieurs évolutions.
Construit en pierre de lave enduit de mortier de chaux, le corps principal du bâtiment mesure 9 m de large en moyenne pour une longueur de 19,7 m. Il comprend deux niveaux d'une hauteur de 3,7 m hors planchers, ainsi qu'une terrasse plate ceinturée par un acrotère haut de plus de 2 m. Le rez-de-chaussée correspondait aux appartements privés du sultan, l'étage permettait de recevoir les visiteurs. Le palais comprend un décor extérieur sobre et un riche décor intérieur, plafonds peints et murs ornés de niches décoratives auquel s’ajoute les portes ornées d’entrée.
Un partenariat ambitieux
Reconnaissant l’importance culturelle et symbolique de l’Ujumbé, un des palais des Sultans du Sultanat historique des Comores, l’UNESCO et le Collectif pour le Patrimoine des Comores ont signé le 17 mars 2024 un accord de partenariat d’exécution pour la « Réhabilitation et valorisation du Palais Royal de l’Ujumbé » qui s’inscrit également dans le cadre du projet de l’UNESCO « Créer un écosystème patrimonial durable pour le développement socio-économique en Afrique ».
Un projet d’envergure
Le projet vise à réhabiliter ce monument historique et culturel emblématique des Comores, édifice représentatif majeur de l’architecture swahilie qui constitue un pilier de l’identité culturelle de la région, afin de préserver son intégrité en explorant son potentiel en tant que catalyseur pour le développement des industries culturelles.
Aligné sur les objectifs de développement durable des Nations Unies, avec une attention particulière portée à l’engagement des communautés locales – notamment les femmes et les jeunes – ainsi qu’au renforcement des compétences et des capacités, le projet a pour ambition de stimuler le développement économique à travers la valorisation de ce bien culturel.
Un cadre large
La restauration de l’Ujumbé s’inscrit dans le cadre plus large de valorisation socio-économique d’Anjouan et comme une contribution à valoriser une des parties constituantes du bien en série intitulé « Sultanat historique des Comores », dont le dossier d’inscription sur la Liste du Patrimoine mondial est en cours.
Au-delà de la restauration même de l’édifice, le projet proposé contribue à développer la connaissance sur un patrimoine mal connu et à réfléchir à son rôle et sa fonction dans la société contemporaine, contribuant ainsi aux réflexions en cours de l’UNESCO sur le rôle de la culture.
La démarche
L’objectif est de poursuivre le travail engagé dans la durée, depuis 2009, pour sauvegarder, restaurer l’Ujumbé dans les règles de l’art, tout en intégrant le processus de restauration à des actions de médiations au bénéfice des populations locales en particulier des jeunes et des femmes, en travaillant également à un renforcement des interactions entre les instances de décision au niveau local et nationale.
La démarche est inclusive et partenariale, elle relie le local et le global, associe chantiers de restauration et formations, procède au renforcement des compétences et des coopérations Sud-Sud. Cela est envisagé via un chantier école, lequel associe experts internationaux et intervenants locaux, en particulier des experts artisans de Zanzibar afin de valoriser les savoir-faire traditionnels de l’aire Swahili.
Le projet en détail
Un projet en plusieurs actions
Le projet comprend plusieurs activités. La principale porte sur la restauration et tout au long du projet des opérations de formation, de sensibilisation et de communications seront menées de manière transversale tout au long du chantier de restauration.
Restauration : Malgré les opérations de sauvegarde d’urgence et les chantiers de restauration qui se sont succédé depuis 2009, l’Ujumbé présente encore de nombreuses pathologies. Le projet de restauration porte principalement sur des travaux de renforcement du gros œuvre pour assurer la structure de l’édifice et sur le diagnostic des états des décors pour planifier leur restauration.
Formation : chaque chantier de l’Ujumbé est associé à un chantier école qui s’adresse principalement aux jeunes pour les sensibiliser aux métiers du patrimoine mais également à des artisans ou ouvriers locaux pour leur permettre d’acquérir des compétences spécifiques.
Sensibilisation : Une réflexion sur le programme architectural et la fonction future de l’Ujumbé sera conduite de front avec les habitants locaux et la mairie de Mutsamudu à l’occasion de rencontres autour du chantier. Une des réunions sera consacrée à des partenaires nationaux et internationaux qui permettront de faire valoir les réalisations du projet en cours, les objectifs du Patrimoine Mondial et sensibiliser les donateurs à l’importance d’être associés à la conservation et mise en valeur de l’Ujumbé et du patrimoine des Comores.
Communication : Afin de valoriser le chantier et faire connaître l’Ujumbé, une série de reportage photo et vidéo seront réalisés pour assurer la visibilité́ du projet.
Documentation technique et archives : L’objet de ce travail photographique et vidéo est de constituer une base documentaire sur l’état avant les travaux, pendant et après.
Réflexion : Tout au long de la mise en œuvre, le projet associe différentes actions sur la poursuite de la réflexion, sur le programme et le devenir du palais en concertation avec la ville et les habitants.